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» Art Gravage s'installe à la Couvillerie de Martinvast
Depuis décembre déjà, des « gravageurs » ont pris possession d'une porcherie en déshérence, à Martinvast, pour lui donner un autre usage. Un atelier spacieux, clair, fonctionnel, permet aujourd'hui à une douzaine d'artistes de poursuivre leur démarche artistique.
Ces artistes pratiquent une activité ancestrale ; Ils vont « à gravage », à la rencontre de « riens », bois, ferraille, brique, pierres, caoutchoucs, cordages, textiles, plastiques, laissés là par la mer ou par l'homme, riches d'un passé oublié, qui, une fols assemblés par les mains de ces hommes et femmes, deviennent une œuvre.
Leurs recherches peuvent durer des mois, mais ils ont l'œil en alerte et très vite, ils savent déjà que tel ou tel élément glané sur les grèves pourra toujours servir. Dans l'atelier, ils entassent leurs trésors, les trient, et un jour, au gré de leur sensibilité, de leur flânerie artistique,
ils assemblent, construisent, soudent, collent, nouent et parfois exposent.
Ce week-end de portes ouvertes, les visiteurs pouvaient entrer dans les ateliers et discuter avec les artistes. Très disponibles, les échanges et les conseils allaient bon train, les premiers étant la patience et le bon œil. Leur passion aura, c'est sûr, suscité des envies
d'aller à gravage, de là à devenir artiste...
« Art gravage en Cotentin » est répertorié au centre national des plastiques au ministère de la culture et de la communication.

» Association Art Gravage
Daniel présente ses œuvres
Créée en 2001, l'association "art gravage" qui s'est installée durant l'année 2004 dans une ancienne porcherie de la Longue Chasse ne cesse de prendre de l'ampleur. Aujourd'hui douze artistes en font partie et c'est l'un d'entre eux qui, du 11 avril au 8 mai, utilisera l'espace exposition afin de présenter ses œuvres. Daniel Masquelier cultive depuis de nombreuses années une passion qu'il qualifie lui-même de très envahissante : la sculpture sur métal. Chaudronnier de formation, son savoir-faire se transforme en art pour donner naissance à des pièces plus éblouissantes les unes que les autres comme de petits tableaux très graphiques réalisés à partir de chute : "Chez moi rien ne se perd, je trouvais idiot de jeter ces morceaux qui ne pourront trouver place dans mes réalisations ; j'ai donc décidé de créer ces tableaux qui, prenant bien moins de place dans l'intérieur des maisons des amateurs, se vendent mieux."
Si cette exposition se différencie des réalisations faites dans les ateliers de l'association, la démarche reste la même. Chaque élément retrouvé ça et là inspire au créateur un travail, tel qu'une pièce d'engin agricole se métamorphosant en bec d'oiseau majestueux.

» L'acier dans tous ses états
Educateur technique au centre Jean-ltard, chaudronnier de formation, sa vie, il la dessine en acier. « J'ai toujours souhaité dépasser mon métier pour lui donner une autre vision », confie-t-il. Si ses idées naissent souvent dans son atelier de ferronnerie, « c'est toujours l'acier qui va inspirer mon travail, induire la sculpture » ajoute l'explorateur des formes.
L'acier est un acier de récupération, ramassé au cours de cueillette, à qui il redonne vie,
sensibilité.
Toute sa démarche artistique est présente à l'exposition, accrochée aux cimaises de la cité d'Art Gravage, et mise en valeur grâce à la lumière très présente dans ce lieu de création.
Sa première œuvre, La Caravelle, créée en 1995 pour sa première exposition, trône bien
sûr dans la salle, mais ses dernières sculptures sont également là, témoins d'un travail et d'un cheminement artistique soutenus. Daniel Masquelier nous convie à découvrir son travail dans un lieu inhabituel, articulé autour d'un geste ancestral, « aller à gravage ».

» La sculpture sur acier s'expose à la cité Art Gravage
Daniel Masquelier, originaire de Saint-James et exilé depuis 50 ans à Cherbourg est éducateur au centre Jean-ltard et chaudronnier de formation. Mais à ses heures de loisirs, il coiffe la casquette de sculpteur sur acier. « Des heures de loisirs qui deviennent de plus en plus envahissantes », sourit-il. Ce n'est pas fait pour lui déplaire. Depuis 10 ans, il sillonne les routes de Bretagne et du Sud-Manche pour exposer ses oeuvres.
Depuis un an, il a posé son atelier dans la cité d'Art Gravage, dans la Longue-Chasse avec une dizaine de ses amis amoureux de la récupération. « J'ai deux axes de travail : la ferraille récupérée dans les déchetteries ou ailleurs comme sur les plages. Mais aussi la ferraille neuve. Je ne jette rien. Toute pièce ratée ou morceau découpé trouve sa place sur un panneau et il devient rapidement un tableau abstrait. »
Son objectif est de faire vivre la matière. C'est plutôt bien réussi. Jusqu'au 8 mai, il eîpose plus de 63 œuvres à la cité d'Art Gravage. Des tableaux, des fontaines, des masques, des appliques, une tête d'éléphant en ferraille et bois qui a demandé « pas moins de 100 heures de travail ». Ce n'est pas tout, au bon milieu de la galerie, un bateau de 100 kg semble flotter et vous inviter au rêve des grands voyages. A l'occasion du vernissage, samedi, deux musiciens percussionnistes, Alain Dieudonné et Laurent Fautras ont donné un concert. « Nous voulons innover et donner une vie au lieu », a précisé le président de l'association d'Art Gravage, Jacques Adrien Martin.