Critique

La sculpture métal repose à la fois sur des valeurs détenues par l'artisan et l'artiste, tant les difficultés à manier les métaux, se conjuguent avec les formes créatrices.

Tel est le cas privilégié de Daniel MASQUELIER, féru de formes et de matières. Intensément récup', il me rappelle certains sculpteurs à qui je faisais visiter une entreprise, et qui plongeaient avec délice dans ces bacs où gisent les riblons, ces débouchures métalliques engendrées par les presses, et qui par leurs formes inattendues et insolites, comblaient d'aise ces artistes, apparemment peu accoutumés à trouver en milieu industriel, de telles sources d'inspiration et de création.

Afin d'exercer son art, Daniel MASQUELIER a donc choisi les métaux, et au gré de leurs formes, de leur densité, de leur couleur, il en extrait des oeuvres pleine de vie, captivantes par leur harmonie issue de la recherche et de la réflexion, mais aussi d'une audace conquérante qui façonne sans trahir.

Qu'il s'agisse d'imposantes expressions ou de plus petits motifs, au fil de son imagination ou du hasard formel des pièces recueillies, Daniel MASQUELIER érige de multiples statues réalistes ou informelles, d'une savoureuse interprétation naïve pleine d'humour et même de fantastique tout en demeurant fidèles au concret du quotidien revu et magnifié par un artiste instinctif et passionné, dont les multiples compositions frémissantes attestent de la pérennité du réel et de l'imaginaire.
André Ruellan, critique d'art